L’APPENDICITE
NGÉLIQUE Vadeboncœur
est une paroissienne
comme on n’en rencontre
pas souvent
dans la vie. Elle vit
le jour, je crois, dans
une bourgade située
en arrière de Joliette.
Ne sachant ni lire, ni
écrire, notre chère Angélique était pourtant
fort ambitieuse, ce qui était tout à fait légitime
de sa part. Ne voyant aucun espoir d’avenir
dans son trou natal, elle prit la route des
États Unis ; elle entra dans un hôpital, monta en
grade, devint garde-malade, et ne tarda pas à
acquérir l’art de « magner » les cas les plus
graves. Toutes ses tendresses et sa sollicitude
étaient dévouées à ses patients et elle leur donnait
des soins vraiment maternels.
Tout ce dévouement méritait une récompense adéquate, si j’ai foi dans la loi des compensations, et elle l’obtint au moment où elle s’y attendait le moins, ayant fait son service par pur amour de son prochain. Un jour, elle rencontra dans son hôpital un malade qu’elle soigna plus que de raison : elle lui prodigua tous les soins que son état nécessitait ; il revint à la santé, il lui proposa le mariage. Elle accepta, et le couple vint résider à Montréal.