Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/220

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dressai en secret au saint maître du monde, disant : Ô toi, qui secours toute créature et qui te suffis à toi-même, ton pouvoir s’étend partout, et le ciel ne tourne que par tes ordres ; je suis ton esclave ; mon cœur est plein de fautes devant le maître du soleil et de la lune ; je n’ai d’espoir qu’en ton indulgence ; je ne peux être secouru que par toi. Amène-moi cet enfant, ton esclave, qui a été élevé par un oiseau, qui a grandi dans la misère et dans la détresse ; au lieu d’une robe de soie, il a une peau pour se couvrir ; il suce de la viande, au lieu d’un sein plein de lait ; amène-le-moi, ouvre-moi un chemin vers lui, et abrège toutes ces douleurs. Ne brûle pas mon âme à cause de mon manque d’amour pour mon fils, rends-le-moi, et fais renaître la joie dans mon cœur. A peine avais-je prononcé ces mots, que, par l’ordre de Dieu, ma prière fut exaucée. Le Simurgh battit des ailes et s’éleva dans les nuages, tournant au-dessus de ma tête coupable. Il descendit du rocher comme un nuage du printemps, en tenant embrassé le corps de Zal. Il remplit le monde d’une odeur de musc ; mes deux yeux et mes deux lèvres se desséchèrent, et mon esprit ne pouvait trouver son assiette dans ma tête, tant j’avais peur du Simurgh et envie d’avoir mon enfant. Le Simurgh l’apporta devant moi comme une nourrice pleine de tendresse. Ma langue se répandit