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exemple, cette phrase française : « Ils n’étaient pas amenés à s’aimer l’un l’autre. » Elle se rend en turc par les mots suivants sous lesquels je place les mots français correspondants, autant qu’il m’a été possible de le faire, sans avoir particulièrement étudié le turc, en suivant seulement les indications données par le savant orientaliste Fr. Lenormant.

[1] [2]
Sev — isch — dir — il — me — r — di — ler.
Aimer l’un et l’autre, faire être ne pas. Ils

Il faut lire : « Sev-isch-dir-il-me-r-di-ler », en agglutinant toutes les autres racines modales avec sev.

La même idée exprimée en allemand se rendra par cette phrase.

Einander     zu lieben, waren sie nicht gemacht worden.
L’un l’autre pour aimer étaient-ils pas faits devenus.

On voit du premier coup que l’ordre logique de la phrase allemande se rapproche bien plus de la phrase turque que de la phrase française. Si la race germanique était plus brune que la race celtique, dont la majeure partie de la France est peuplée, d’après les ethnologistes, on pourrait croire qu’il y a une parenté ethnique plus grande entre le Turc et l’Allemand, qu’entre celui-la et le Français. Mais au point de vue de la couleur et suivant les classifications anthropologiques, c’est le contraire qui est vrai.

  1. Signe du participe présent. Sev-mek signifiant aim-er, en changeant le signe de l’infinitif, mek, en er ou (e) ou a sev er qui signifie aimant.
  2. Signe de l’imparfait : sev-er-im signifiant « j’aime », sev-e-rdim signifiera « j’aimais ». Il faut aussi remarquer que la dentale d marque ici le passé comme il en est dans les langues aryennes où t et d sont les signes caractéristique du passé, suivant que l’a démontré Burnouf dans la savante préface de sa grammaire grecque. En allemand l’imparfait de l’indicatif et le passe défini ont la même forme et ne se distinguent que par la contexture de la phrase.