Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/353

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ples qui ont le plus contribué à l’évolution de l’espèce humaine, aux époques les plus reculées de l’histoire, il ne se — rencontre pas des nations d’origine nigritique, dans une région quelconque de la terre. L’existence d’un tel fait, quelle que soit l’époque de sa manifestation, ne suffirait-elle pas pour renverser entièrement la théorie de l’inégalité des races ? Ne serait-ce pas une réfutation des plus accablantes, si l’on pouvait montrer une période historique où les fiers Européens étaient absolument sauvages, tandis que des hommes de sang noir tenaient le flambeau de la civilisation naissante ? Ouvrons donc les annales de l’humanité, interrogeons le passé, en étudiant les vestiges antiques : ils sont pleins d’enseignements et nous pouvons compter qu’ils projetteront sur tout le débat une lumière vive et pénétrante, une nouvelle confirmation de la vérité !

Au seuil de l’histoire, nous rencontrons d’abord un peuple dont la civilisation précède celle de tous les autres : c’est l’ancienne population de l’Égypte. Ces hommes qui ont été les initiateurs incontestés de toutes les nations blanches occidentales dans le développement de la science et de l’art, ont fondé à eux seuls, sur les bords du Nil dont les eaux sablonneuses et douces parcourent de si vastes régions, le plus bel édifice social qu’une agglomération humaine ait jamais conçu. Leur réputation resta longtemps dans l’ombre ; mais vers la fin du siècle dernier, le monde savant, longtemps dédaigneux de tout ce qui n’était pas européen, eut l’idée de retourner ses regards vers cette terre noire d’Égypte, vers l’antique Kémie. Entraînés par le jeune héros de l’Italie, toute une légion d’hommes de science s’y dirigèrent. À mesure qu’on pénétrait à l’intérieur de ce pays merveilleux, on tombait de surprise en surprise.

Là, tout prend un cachet grandiose, colossal. Il semble que cette race chamitique, dans son premier élan, voulait lutter de grandeur avec la sereine majesté de la nature, en