Page:Fischer - Études sur Flaubert inédit, 1908.djvu/22

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sérer dans la seconde partie de Bouvard et Pécuchet.

Nous ne nous arrêterons pas à tout ce que contient le dossier et qui ne regarde pas immédiatement l’artiste tels que les compositions de prix du collégien, les cahiers de cours de l’étudiant, les extraits des livres d’histoire et de littérature du lettré.

Mais voici encore quelques pages d’un intérêt spécial. Maxime Du Camp ne nous dit-il pas que Flaubert n’a jamais réussi à faire un vers ? et cependant nous retrouvons des feuilles, peu nombreuses il est vrai, mais où il y a des vers écrits de la main de Flaubert. Une longue poésie, en alexandrins, est adressée à Goethe. Elle prouve le culte qu’il avait pour le poète allemand. La pensée fondamentale est que le véritable artiste doit sacrifier sa vie à l’art comme Goethe et Spinoza l’ont fait.

L’année 1842 ne nous apporte qu’un seul ouvrage, mais il dépasse en volume tout ce qui a précédé. Il s’intitule Novembre, fragments de style quelconque. Toute la première partie ne consiste qu’en réflexions lyriques, jets de sentiments, analyses de la vie de son âme. Tout cela est souvent transposé dans la nature, mais la forme en reste toujours très vague et indécise. Parfois la phrase s’élève à une grande beauté lyrique. En somme, on dirait un nombre infini de petits poèmes qu’on a tâché de rendre en prose. Mais tant de matières pour des poèmes qui sont, pour ainsi dire, à l’avant —dernier état de leur formation, fatiguent l’attention. On voudrait faire sortir cette intelligence du cercle de ses idées, la jeter avec ses sen