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Page:Flammarion - La Fin du monde, 1894.djvu/190

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LA FIN DU MONDE

pas de curieux qui vont l’interroger sur le mémoire en question, et sans doute il lui donnera une publicité nécessaire, afin de raffermir les têtes ébranlées par les fables qu’on a débitées à ce sujet. La fermentation a été telle que des dévots ignares sont allés solliciter M. l’archevêque de faire des prières de quarante heures pour détourner l’énorme déluge dont on était menacé, et ce prélat était à la veille d’ordonner ces prières si des académiciens ne lui eussent fait sentir le ridicule de cette démarche.

14 mai. — Le mémoire de M. de Lalande paraît. Suivant lui, des soixante comètes connues, huit pourraient, en approchant trop près de la Terre, occasionner une pression telle que la mer sortirait de son lit et couvrirait une partie du globe.

La panique s’éteignit avec le temps. La peur des comètes changea de nature. On cessa d’y voir des signes de la colère de Dieu, mais on discuta scientifiquement les cas de rencontre possibles et l’on craignit ces rencontres. À la fin du siècle dernier, Laplace formulait son opinion sur ce point dans les termes assez dramatiques que l’on a vus rapportés plus haut (ch. II).

En notre siècle, la prédiction de la fin du monde a été plusieurs fois associée encore aux apparitions cométaires. La comète de Biéla, par, exemple, devait croiser l’orbite terrestre le 29 octobre 1832. Grande rumeur ! De nouveau, la fin des temps était proche. Le genre humain était menacé. Qu’allait-on devenir ?…

On avait confondu l’orbite, c’est-à-dire la route de la Terre, avec la Terre elle-même. Notre globe