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LA CROYANCE À LA FIN DU MONDE

ne devait pas du tout passer en ce point de son orbite en même temps que la comète, mais plus d’un mois après, le 30 novembre, et la comète devait toujours rester à plus de 20 millions de lieues de nous. On en fut encore quitte pour la peur.

Il en fut de même en 1857. Quelque prophète de mauvais augure avait annoncé pour le 13 juin de cette année le retour de la fameuse comète de Charles-Quint, à laquelle on avait attribué une révolution de trois siècles. Plus d’une âme apeurée y crut encore, et à Paris même les confessionnaux reçurent plus de pénitents qu’à l’ordinaire.

Nouvelle prédiction en 1872, sous le nom d’un astronome qui n’y était pour rien (M. Plantamour, directeur de l’Observatoire de Genève).

De même que les comètes, les grands phénomènes célestes ou terrestres, tels que les éclipses totales de soleil, les étoiles mystérieuses qui ont paru subitement au ciel, les pluies d’étoiles filantes, les éruptions volcaniques formidables qui répandent autour d’eux l’obscurité d’une nuit profonde et semblent devoir ensevelir le monde sous un déluge de cendres, les tremblements de terre qui renversent les cités et engloutissent les habitations humaines dans les entrailles de la terre, tous ces événements grandioses ou terribles ont été associés à la crainte de la fin immédiate et universelle des êtres et des choses.

Les annales des éclipses suffiraient seules à former un volume, non moins pittoresque que l’his-