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LES ÉTAPES DE L’AVENIR

la quatrième avait plutôt tendu à perpétuer les formes classiques de la beauté humaine, la stature masculine, la noblesse du visage élevé vers le ciel, les courbes fermes et gracieuses de la femme.

Vers le centième siècle de notre ère, il n’y eut plus qu’une seule race, assez petite, blanche, dans laquelle les anthropologistes auraient peut-être pu retrouver quelques vestiges de la race anglo-saxonne et de la race chinoise.

Aucune autre race ne vint se substituer à la nôtre et la dominer. Lorsque les poètes avaient annoncé que l’homme finirait, dans le progrès merveilleux de toutes les choses, par acquérir des ailes et par voler dans les airs par sa seule force musculaire, ils n’avaient pas étudié les origines de la structure anthropomorphique ; ils ne s’étaient pas souvenus que, pour que l’homme eût à la fois des bras et des ailes, il eût dû appartenir à un ordre zoologique de sextupèdes qui n’existe pas sur notre planète, tandis qu’il est issu des quadrupèdes dont le type s’est graduellement transformé. Mais, si l’homme n’avait pas acquis de nouveaux organes naturels, il en avait acquis d’artificiels. Il savait notamment se diriger dans les airs, planer dans les hauteurs du ciel, à l’aide d’appareils légers mus par l’électricité, et l’atmosphère était devenue son domaine, comme celui des oiseaux. Il est bien probable que, si une race de grands voiliers avait pu acquérir par le développement séculaire de ses facultés d’observation un cerveau