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L’APOGÉE

la femme. L’homme resta toujours esclave de l’amour. Aux heures d’absence, de solitude, de rêverie, il lui suffisait, à elle, de penser, de désirer, d’appeler, pour voir apparaître la douce image du bien-aimé. Et parfois même la communication était si complète que l’image devenait tangible et audigible, tant les vibrations des deux cerveaux étaient unifiées. Toute sensation est dans le cerveau, non ailleurs.

Les êtres terrestres qui vivaient ainsi dans la sphère spirituelle communiquaient même avec des êtres invisibles qui existent autour de nous, dépourvus de corps matériel, et communiquaient aussi d’un monde à un autre. La première communication interastrale avait été faite avec la planète Mars, la seconde avec la planète Vénus, et elle dura jusqu’à la fin de la Terre ; mais celle de Mars s’arrêta par la mort de l’humanité martienne, tandis que les communications avec Jupiter commencèrent seulement, et pour quelques rares initiés, vers la fin de l’humanité terrestre.

Ces études ultramondaines et des sélections bien dirigées dans les unions avaient fini par créer une race véritablement nouvelle, dont la forme organique ressemblait assurément à la nôtre, mais dont les facultés intellectuelles étaient toutes différentes. La connaissance de l’hypnose, l’action hypnotique, magnétique, psychique avait remplacé avantageusement les anciens procédés barbares et parfois si aveugles de la