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L’APOGÉE

pas influencé directement les conditions physiques de la vie terrestre, qui était restée dépendante de la chaleur solaire et de l’atmosphère. Le refroidissement interne de la planète ne peut pas amener la fin du monde.

Insensiblement, de siècle en siècle, le globe s’était nivelé. Les pluies, les neiges, les gelées, la chaleur solaire, les vents avaient agi sur les montagnes ;

Le sol se nivela, puis les eaux diminuèrent.
les eaux des torrents, des ruisseaux, des rivières, des fleuves avaient lentement transporté à la mer les débris de tous ces reliefs continentaux ; le fond des mers s’était exhaussé et les montagnes avaient presque entièrement disparu… en neuf millions d’années. En même temps, la planète avait vieilli plus vite que le Soleil. Elle avait perdu ses conditions de vitalité plus rapidement que l’astre du jour n’avait perdu ses facultés rayonnantes de lumière et de chaleur.

Cette évolution planétaire est conforme à notre connaissance actuelle de l’univers. Sans doute, notre logique est fatalement incomplète, puérile,