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LA FIN DU MONDE

rurent ainsi, dans leur aéronef solitaire, les régions qui avaient reçu les dernières étapes de l’histoire ; mais partout les ruines et la mort, partout le silence, partout le désert glacé. Plus de prairies, plus de plantes, même polaires ; les derniers

Partout les ruines et la mort.
cours d’eau se dessinaient comme sur une carte géographique et l’on sentait que sur leur parcours la vie terrestre s’était prolongée ; mais ils s’étaient désormais desséchés pour toujours, et, lorsque parfois on distinguait dans les bas-fonds quelque lac immobilisé, ce lac était de pierre : le soleil, même à l’équateur, ne fondait plus les glaces éternelles. Les animaux, sortes d’ours à longs