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Page:Flammarion - La Fin du monde, 1894.djvu/36

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LA FIN DU MONDE

Pour tout le monde, il n’y avait aucun doute que cette aurore boréale fantastique ne fût la comète elle-même, d’autant plus qu’on ne pouvait apercevoir l’ancienne comète en aucun point du ciel étoilé. L’apparition différait singulièrement, il est vrai, des formes cométaires connues, et l’aspect

Comète dessinée à Lausanne par l’astronome Chéseaux en 1744.
rayonnant du mystérieux visiteur était ce qu’il y avait au monde de plus inattendu. Mais ces formations gazeuses sont si bizarres, si capricieuses, si multiples, que tout est possible. Et puis ce n’était pas absolument la première fois qu’une comète offrait un tel aspect. Les annales de l’astronomie mentionnaient entre autres une immense comète à six queues observée en 1744 et qui avait été à cette époque l’objet de nombreuses dissertations. Un dessin fort pittoresque fait de visu par l’astronome Chéseaux, à Lausanne, l’avait autrefois popularisée. La comète