Page:Flammarion - La Fin du monde, 1894.djvu/388

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
382
APRÈS LA FIN DU MONDE

des mondes, qui ne seront ni nos soleils ni nos mondes actuels, qui seront autres, mais qui toujours se succéderont durant l’interminable éternité.

Et cet univers visible ne doit représenter pour notre esprit que les apparences variables et changeantes de la Réalité absolue et éternelle constituée par l’univers invisible.

— α —

Il mit l’Éternité par delà tous les âges ;
Par delà tous les cieux il jeta l’infini.
V. Hugo, Jéhovah.

C’est en vertu de cette loi transcendante que, longtemps après la mort de la Terre, des planètes géantes et de l’astre central lui-même, tandis que notre vieux soleil noir voguait toujours dans l’immensité sans bornes, emportant avec lui les mondes défunts où les humanités terrestres et planétaires avaient autrefois lutté dans les futiles combats de la vie quotidienne, un autre soleil éteint, venant aussi des profondeurs de l’infini, le rencontra presque de face… et l’arrêta !

Alors, dans la nuit profonde de l’espace, ces