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Page:Flammarion - La Planète Mars et ses conditions d’habitabilité, tome 2, 1909.djvu/228

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OBSERVATIONS DE M. LEO BRENNER.

tainement pas de neige polaire, car autrement j’aurais la voir. Les 8, 9 et 14 mars, j’aperçus au pôle une tache brillante qui me parut être la neige polaire ; mais le 15, le 16, le 18, le 21 et le 23 mars, rien n’était plus visible. Le 31 mars, je trouvai, à ma grande surprise, que les deux pôles étaient brillants, et les observations des jours suivants mirent hors de doute pour moi que la neige polaire australe s’était reformée et que la neige polaire boréale était en même temps très visible. Je crus d’abord que le point brillant au pôle austral n’était autre que Novissima Thule, mais, le 4 avril, je vis la tache polaire australe à côté de Novissima Thule ; donc plus de doute sur ce point. Le 5, le 6, le 8, le 10, le 11 et le 12 avril, je revis toujours les deux taches polaires avec la plus grande facilité, et Mme Manora fit la même constatation.

Pendant ces jours-là, l’air était si transparent que nous pûmes distinguer non-seulement les côtes, mais aussi trois nouveaux canaux : Protonilus, Deuteronilus et Boreosyrtis. (Avec ceux-ci, le nombre de canaux vus par moi pendant cette opposition s’élève à 67.)

Il faut remarquer que j’obtiens les meilleures images au moment où le Soleil se couche, avec la pleine ouverture de mon objectif et sans verres colorés. Les grossissements dont je me suis servi varièrent de 410 à 830 fois (le plus souvent, 480). Comme le diamètre apparent de la planète est réduit maintenant à 5″, M. le professeur Schiaparelli en concluait que « le osservazioni che ella mi comunica dimostrano sempre più l’eccellenza del suo clima, del suo strumento, del suo occhio. » Malheureusement, l’illustre astronome de Milan n’avait plus observé la planète et manqua, de cette façon, l’occasion de voir, avec moi, la réapparition définitive de la neige polaire australe. Je dis « définitive », parce qu’il n’y a plus de doute à cet égard ; bien que le pôle austral se dérobât chaque jour davantage à nos regards, je pouvais voir l’agrandissement journalier de la tache polaire australe. D’abord celle-ci était la moins brillante, tandis que, depuis le 6 avril, elle est déjà plus brillante que la tache polaire boréale.

Comme on le voit par ce rapport, la tache polaire australe, encore visible en novembre, décembre et janvier, n’a définitivement disparu qu’après Le 14 février, et a commencé à se reformer à la fin de mars. Le mérite de cette constatation revient à M. Schiaparelli, car c’est lui qui m’a engagé à continuer mes observations jusqu’à la réapparition définitive de la tache polaire australe ; sans cela j’aurais cessé mes observations dès janvier.

cxcviii.A. Stanley Williams. Observations faites à Brighton (Angleterre)[1].

Nous résumerons, en les traduisant, ces observations fort intéressantes. Elles ont été commencées à la fin d’août et continuées jusqu’au 1er novembre. Télescope Calver de 0m,165 ; gr. 320.

  1. The Observatory, 1894, oct., nov. et déc.