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Page:Flammarion - La Planète Mars et ses conditions d’habitabilité, tome 2, 1909.djvu/305

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LA PLANÈTE MARS.

10
Mai
équivaut au 21 Mai.
10
Juin
6 Juin.
12
Juillet (solstice d’été)
21 Juin.

Il est très utile d’avoir ces correspondances présentes à l’esprit pour la conception des phénomènes observés sur la planète.

Les caps polaires de Mars ont été découverts il y a plus de deux cents ans, et l’on sait depuis plus de cent ans qu’ils sont en connexion avec les saisons de la planète. Aujourd’hui, ils sont associés : 1o à la position de l’axe de rotation ; 2o à la température ; 3o aux irrégularités du contour des régions polaires ; 4o à la succession des saisons ; 5o à la densité et à la couleur des canaux, et 6o  aux phénomènes atmosphériques représentés par les projections du terminateur.

Si l’on considère les phénomènes généraux des changements de saisons, les nuages du terminateur, les variations de couleur et de toutes les taches de la planète correspondant à la diminution des caps polaires, il paraît très probable que ces caps sont formés de glace et ces nuages de vapeur d’eau. S’il en est ainsi, la température doit être supérieure à celle qui résulterait de la distance de Mars au Soleil. Deux causes favorisent ce degré de chaleur : des nuages se forment au coucher du soleil et restent pendant la nuit, s’opposant au rayonnement nocturne et au refroidissement du sol ; et en second lieu, les immenses étendues permanentes de neige et de nuages qui existent sur la Terre renvoient dans l’espace une grande quantité de chaleur solaire, ce qui n’arrive pas sur Mars. On est autorisé à considérer les caps polaires martiens comme formés de glace et de neige analogues aux nôtres.

Le cap polaire austral, observé du 23 juillet au 29 janvier, se comporta comme le veulent les lois de la réception de la chaleur du Soleil. À l’époque qui correspond à décembre, au milieu de son été, il était confiné en des régions situées en latitude 70° à 90°, et en longitude 270° et 0° à 60°, régions où on l’avait déjà observé en 1894. Ces deux baies indiquent donc là certaines productions aqueuses. La tache blanche augmenta ensuite.

Le cap polaire boréal a été observé, à l’opposé du précédent, du milieu de son printemps et presque à son été. Il était également trop voisin du terminateur et du bord de la planète. La première observation a eu lieu le 22 août 1896, à 6h 19m du matin, après le lever du soleil ; il apparaissait comme une tache très brillante, admirablement définie, d’environ 2° 1/2 de largeur. Cette date correspond au 11 janvier.

Comme la planète inclinait vers nous son pôle sud, l’auteur admet que, presque tout le cap polaire nord nous étant caché, les neiges devaient mesurer environ 50° de diamètre. Les observations suivantes montrèrent que les contours étaient irréguliers. On peut résumer comme il suit les observations rapportées aux saisons terrestres.

En « janvier » martien, lorsque le pôle était de 24° à 16° au delà du bord, la