Page:Flammarion - La Pluralité des mondes habités, Didier, 1877.djvu/14

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II
AVERTISSEMENT.

ticiens. Elle est devenue populaire, selon l’espérance formulée par Arago il y a trente ans, espérance que l’ingénieux astronome ne vit pas réalisée à son gré. Jusqu’alors les gens du monde avaient considéré cette science comme inaccessible, et d’ailleurs dépourvue d’intérêt direct, digne de captiver utilement et agréablement leur attention. Aujourd’hui, on commencé à se convaincre qu’on s’était trompé. La connaissance du système du monde est accessible à tous les esprits. L’étude de l’univers est à la fois intéressante et importante. Nulle science n’ouvre des horizons aussi vastes et ne peut mieux charmer l’âme contemplative que la belle, la divine science du ciel. Aucune n’est aussi indispensable pour former une instruction positive, réelle, exacte ; car sans elle, nous vivons comme €es végétaux, sans savoir ce qui nous fait vivre, quel est ce soleil dont les rayons éclairent, échauffent et fécondent cette planète, quelle est «cette terre sur laquelle nos pieds reposent, quelles forces la soutiennent et la portent dans l’espace, quelles lois régissent les années, les saisons et les jours ; nous vivons sans savoir quels sont ces autres mondes qui brillent au-dessus de nos têtes, ni ce que c’est que le ciel, cette étendue infinie au sein de laquelle s’écoulent et se succèdent les existences variées de tous les mondes. L’astronomie embrasse dans son étude l’ensemble de l’univers. Chacun comprend maintenant qu’il faut avoir au moins une notion élémentaire de cet ensemble pour savoir estimer notre monde à sa juste videur, ne plus le prendre pour le centre et le but de la