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Page:Flammarion - Mémoires biographiques et philosophiques d'un astronome, 1912.djvu/15

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mémoires d’un astronome

Grand-Bie (Bie, Vie, Via chemin) et la rue du Petit-Bie. Une voie romaine passe sur le territoire de Montigny même.

Lorsque cette contrée, l’arrondissement de Langres actuel, à peu près, cessa d’être romaine, elle appartint à la Bourgogne. En l’an 413, les Burgondes s’emparèrent du pays des Lingons et y fondèrent le royaume qui de leur nom s’appela Bourgogne. Grégoire de Tours rapporte qu’au moment où Clovis menaçait le royaume des Bourguignons, l’évêque de Langres, Apruncule, soupçonné de favoriser le roi franc, s’enfuit en Auvergne pour ne pas être inquiété. Nous voyons, en l’année 1178, Hugues iii, duc de Bourgogne, propriétaire du comté de Langres, en faire cadeau à l’évêque Gauthier. Dijon et Langres sont toujours restées, d’ailleurs, en relation de bon voisinage, tandis qu’entre Langres et Chaumont, il y avait rivalité et presque antipathie. (Nous avons même, sur cette rivalité, toute une littérature assez curieuse). La terre de Montigny, rattachée à l’abbaye Saint-Bénigne de Dijon, passa en 1237 à Thibaut, comte de Champagne, roi de Navarre, et prit le nom de Montigny-le-Roi. On voit encore l’évêque de Langres, grand gouverneur du pays, faire cause commune avec la Bourgogne, au temps de Jeanne d’Arc, (1429), puis ne se soumettre, avec les bourgeois, à Charles vii, qu’en lui imposant des conditions. Montigny s’était séparé de Langres et rallié au roi. Nous avons donc été successivement Romains, Bourguignons et Champenois, de frontière discutable. Le château, construit en 1239, sur les ruines d’un oppidum romain, fut détruit en 1636, par ordre de Richelieu. Au temps de François ier et de Henri iv, Montigny était le siège