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Page:Flammarion - Mémoires biographiques et philosophiques d'un astronome, 1912.djvu/37

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mémoires d’un astronome

raison, justement élogieuse d’ailleurs, entre les moyens de communication en usage à soixante ans d’intervalle, entre 1766 et 1825.

En 1766, vingt-sept coches partaient chaque jour de Paris pour diverses provinces ; ils contenaient environ 270 voyageurs.

Maintenant, près de trois cents voitures sont dirigées par la capitale sur les départements. Ces voitures peuvent conduire plus de trois mille voyageurs.

Le prix du dernier bail de la ferme des Messageries, avant 1792, était de cent mille francs.

Le produit annuel de la taxe sur les voitures publiques est maintenant de près de quatre millions. Vers 1766, un voyageur payait trente francs pour se rendre de Paris à Lyon par le coche. Il y arrivait le dixième jour. Aujourd’hui, pour un prix moyen de soixante-douze francs, il arrive en moins de trois jours.

Le carrosse de Rouen mettait autrefois trois jours à s’y rendre : on payait quinze francs par place. On paye encore quinze francs aujourd’hui, mais on n’est que douze ou treize heures en chemin.

En 1766, on ne trouvait à Paris que quatorze établissements de roulage, maintenant on en compte soixante-quatre.

Ajoutons à cette petite statistique qu’en 1840 la diligence, pesant, toute chargée, 4 500 kilogrammes, emportait avec elle seize voyageurs à la vitesse de dix kilomètres à l’heure. Et puis, il y avait les montées, les chevaux de renfort, les ralentissements inévitables.

Il en était de même en 1848.

Actuellement, la locomotive, pesant, avec son tender en charge, environ 110 000 kilogrammes, traîne des trains de 300 à 400 000 kilos, à la vitesse de 100 kilomètres à l’heure, et plus.