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Page:Flammarion - Mémoires biographiques et philosophiques d'un astronome, 1912.djvu/52

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iv

Paysages enchanteurs. — Collines géologiques. — Les fossiles, le déluge et Voltaire. — Les petits oiseaux et les raquettes. — La bonté des aïeux. — Tristesse des souvenirs. — La sorcellerie en Lorraine.

Je travaillais constamment, lisant beaucoup, en dehors de mes devoirs de classe, pour le seul plaisir d’apprendre, écrivant de temps en temps à mon grand-père, à ma grand’mère, à mes oncles et tantes, à des parents âgés. En août et septembre, les vacances s’imposaient. Elles se passaient tous les ans chez mon grand-père maternel, dans un petit village voisin de Bourmont, Illoud, étendu le long d’un ruisseau gazouillant qui, de mémoire d’homme, n’a jamais gelé. La vallée est étroite et semble perdue au sein des collines. J’avais, au premier étage, une petite chambre donnant sur le ruisseau et un verger, et j’aimais y écrire mes devoirs les jours de pluie ; autrement, j’étais toujours dehors. On ne peut faire un seul pas sans grimper. Les beaux jours, on n’était guère à la maison que pour dormir, l’oreille bercée par le