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Page:Flammarion - Mémoires biographiques et philosophiques d'un astronome, 1912.djvu/9

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mémoires d’un astronome

mains tous les éléments pour écrire des Mémoires du plus vif intérêt, qui ne pourront manquer d’instruire nos lecteurs en les charmant par des images littéraires dont les tableaux variés défileront sous leurs yeux. Et puis, toute modestie à part, vous savez bien que vous êtes l’astronome le plus connu du monde entier, que vos ouvrages sont traduits dans toutes les langues, que jusqu’aux antipodes, on ne peut parler du ciel sans vous citer, et que vous êtes aussi populaire en Espagne, en Italie, en Grèce, en Roumanie, à Constantinople, en Scandinavie, aux États-Unis, au Brésil, au Mexique, en Colombie, dans la République Argentine ou en Patagonie et au Japon qu’à Paris et dans notre France, et peut-être même plus encore, comme on vous le prouve à chaque instant par les lettres et les visites que vous recevez constamment de tous les points du globe. Pourquoi ? Parce que vous avez parlé aux cœurs, parce que vous avez initié l’humanité à la connaissance de l’univers, parce que vous avez fait comprendre et aimer le spectacle des cieux, parce que vous êtes le propagateur universel de la science des étoiles, parce que, sur cette science, vous avez fondé une philosophie qui, dans beaucoup d’esprits, remplace déjà les religions disparues.

« Et nous ajoutons que votre vie entière est un exemple d’énergie personnelle et d’indépendance si absolue, d’initiative privée, de désintéressement si rare, d’abnégation si complète, qu’il est bon et salutaire de la mettre en évidence. »

— Oh ! répliquai-je, après une assez longue discussion, vous me comblez, vous m’accablez, vous m’écrasez, vous venez de réunir les discours dont m’ont honoré Faye, Janssen, Brisson, Perrotin,