tant ta réponse avec anxiété. Voici pourquoi : c’est que, quoique ayant bien réfléchi avant de t’écrire une aussi dure lettre, j’ai encore réfléchi après, et j’ai presque balancé à te l’envoyer. Je me demandais : « Me suis-je trompé ? Cela se peut ! » Non, non, pourtant. Je crois que mes notes et ma lettre ont été dictées par le bon sens le plus grossier qui ait jamais arrangé des mots et, au risque de te blesser (il y avait de quoi), j’ai cru faire mon devoir de toutes façons, en te déclarant ces choses. Si ton avis est autre que le mien, nous n’avons pas besoin d’y revenir, nous ne nous convaincrons pas. Dans le cas contraire, je ne pourrai que t’admirer du sacrifice. Mais je voudrais que tu comprisses bien mes raisons. Elles sont bonnes, je crois. En tout cas, s’il te reste quelque doute, d’une manière ou d’une autre, ne t’en rapporte ni à toi, ni à moi, ni à Bouilhet. Consulte Leconte, Babinet, Antony Deschamps, etc., et expose-leur mes motifs.
Tu me pries, dans le billet de ce matin, de répondre à ta lettre de vendredi dernier. Je viens de la relire ; elle est là, tout ouverte, sur ma table. Comment veux-tu que j’y réponde ? Tu dois me connaître aussi bien que moi-même, et tu me parles de choses que nous avons traitées cent fois, et qui n’en sont pas plus avancées pour cela. Tu me reproches, comme bizarres, jusqu’aux mots de tendresse que je t’envoie dans mes lettres (il me semble pourtant que je ne fais pas grand abus de sentimentalités). Je m’en priverai donc encore davantage, puisque « cela te serre la gorge ». — Revenons, recommençons. Je vais être catégorique, explicite… 1o De ma mère !