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CORRESPONDANCE

Vous vous attaquez à des détails, c’est à l’ensemble qu’il faut s’en prendre. L’élément brutal est au fond et non à la surface. On ne blanchit pas les nègres et on ne change pas le sang d’un livre. On peut l’appauvrir, voilà tout.

Il va sans dire que si je me brouille avec la Revue de Paris, je n’en reste pas moins l’ami de ses rédacteurs.

Je sais faire, dans la littérature, la part de l’administration.

Tout à vous.


505. À THÉOPHILE GAUTIER.
[Croisset] Mercredi, 17 décembre 1856.
Cher vieux Maître,

Je viens de renvoyer les épreuves à Ducessois[1]. Tu les liras, nonobstant. J’ai effacé le bouquet de poils entre les seins, qui horripile l’homme de goût nommé Bouilhet. Ai-je bien fait ?

Si tu avais quelque observation grave à me communiquer, mon adresse est à Croisset, près Rouen.

Adieu, cher vieux, mille poignées de main et de la part du sieur Bouilhet aussi, qui maintenant partage ma solitude.

À toi.


  1. Ducessois, imprimeur de l’Artiste, que dirigeait Gautier, avec Houssaye, où parurent quelques fragments de la Tentation de saint Antoine.