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CORRESPONDANCE

là dedans des choses charmantes, exquises, et l’ensemble est puissant.

Ce que j’aime le moins, c’est René : il est trop parfait et sent un peu l’Almanzor ? Mais Louise est un caractère, chose rare, et tout cela vit.

Si j’avais le temps, je vous écrirais une longue lettre, car votre roman est très suggestif. Mais vous verrez mes remarques sur l’exemplaire que j’attends.


674. À SA NIÈCE CAROLINE.
Croisset, mercredi soir [27 février 1861].
Ma chère petite Caro,

Tu peux dire à ta bonne maman que j’espère la voir à la fin de la semaine prochaine. Je lui écrirai encore dimanche comme d’habitude et vous saurez mardi le jour positif de mon arrivée. Je resterai deux jours chez Bouilhet. Narcisse arrivera avant moi.

J’ai demain à dîner Juliette[1] et son mari, avec leurs père et mère.

Je suis indigné contre ton cousin Bonenfant, qui vous lisait du Scribe et du Casimir Delavigne. Voilà de belles lectures ! et un joli style !

Sérieusement, j’ai envie de lui écrire une lettre d’injures.

Tu me dis que tu oublies ton histoire. Mais je vous avais recommandé, jeune fille, de repasser

  1. Juliette Flaubert, fille d’Achille.