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Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 4.djvu/90

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CORRESPONDANCE

478. À LOUIS BOUILHET.
Croisset, 18 août [1855].

Tu es un gentil bougre de m’avoir envoyé cette bonne nouvelle. Et d’abord et avant tout : crois-tu désormais au présage des bottes ? Te rappelles-tu que le jour où j’ai porté ta pièce chez Laffitte je t’ai dit dans la rue Sainte-Anne : « Ça ira bien, je viens de voir des bottes » ? Et elles étaient neuves et on les tenait par des tirants !

Oui, vieux, je suis moult satisfait. Ta lecture me paraît à peu près certaine maintenant. Fais que Blanche dise un petit mot à Laugier, ça ne peut pas nuire.

Voici, sauf meilleur avis, ce qu’il faudrait faire, je crois :

1o Connaître exactement tous les noms du Comité.

2o Informe-toi si Laugier ne serait pas par hasard parent du Laugier médecin (agrégé à l’école). Par Cloquet ou tout autre, on pèserait dessus.

3o As-tu une lettre de Durey pour Judith ? Peux-tu te présenter chez elle ? Vas-y. Ne néglige rien. Trémousse-toi, profite de la bonne veine.

4o Je t’engage à aller chez Person qui demeure rue Montyon, 7. Tu auras soin de ne pas dire au portier ni à la femme de chambre que tu es mon ami, ce serait le moyen de te faire fermer la porte au nez. Évite même mon nom s’il y a un tiers avec vous. Elle connaît Samson qui a été son profes-