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CORRESPONDANCE

768. À THÉOPHILE GAUTIER.
[Paris] lundi soir [novembre 1863].

Ne viens pas dîner jeudi chez moi. Je suis invité par le Prince au Palais-Royal. Aurons-nous l’heur de nous y rencontrer ?

Je finis Fracasse. Quelle merveille ! Oui, une merveille de style, de couleur et de goût. Sois convaincu que jamais tu n’as eu plus de talent. Telle est mon opinion.

Je t’embrasse.


769. À SA NIÈCE CAROLINE.
Paris, nuit de jeudi à vendredi [19-20 novembre 1863].

Tu es bien gentille de me donner des nouvelles de ta bonne maman avec tant de régularité, mon bibi. Continue, je te serai fort obligé.

La lettre de ce soir me rassure un peu, puisque je vois que notre pauvre vieille a pu m’écrire[1]. C’est qu’elle souffre moins. Soigne-la bien et tâche de lui faire prendre courage ; persuade-lui que ça la purge.

Dis-lui de se rassurer quant à ses clefs : toutes resteront enfermées soigneusement.

Nous avons passé toute la journée à travailler, monseigneur et moi ; mais, franchement, je suis dégoûté de la féerie, j’en tombe sur les bottes. Cependant, je doute du succès de moins en

  1. Mme Flaubert souffrait d’un anthrax.