Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 5.djvu/150

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
144
CORRESPONDANCE

Rouen, c’est-à-dire quand quitterez-vous Croisset ? J’espère que je vais t’y voir pendant quelque temps encore. Comme il y a longtemps que je n’ai contemplé et bécoté à l’aise mon pauvre loulou !

Tu ne m’as donné aucune nouvelle de cette pauvre Flavie.

Je suis invité à aller aujourd’hui chez son préfet, le sieur Janvier, me livrer à un bal suivi d’un gueuleton épique ; mais je me prive de ce plaisir.

Te voilà donc devenue une canotière. La voile fait une peur abominable à ta grand’mère : j’ai été obligé, autrefois, de renoncer à ce plaisir pour lui laisser la tranquillité. C’est un sacrifice qui m’a coûté, je l’avoue ; mais on en fait tant dans cette gueuse d’existence !

Sur ce, je t’embrasse et vais passer mes baûttes pour aller à la Bibliothèque lire des choses ineptes et prendre des notes sur icelles.

Adieu, ma chère Caroline.

Ton vieil oncle.

792. À SA NIÈCE CAROLINE.
Croisset, lundi matin, 10 heures, 18 juillet [1864].
Mon Bibi,

Maxime Du Camp m’écrit ce matin qu’il a trouvé pour Fovard[1] une merveille, 200 francs : c’est le biscuit de Sèvres représentant la Baigneuse de Falconnet, absolument intact, provenant de la succession du roi de Wurtemberg ; 38 centimètres de hauteur. Ça vaut à Paris de 700 à 800 francs.

  1. Notaire, ami de Flaubert.