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CORRESPONDANCE

interminable bouquin. Donnez-moi des nouvelles de votre santé.

Je vous embrasse.

À vous.

715. À MADEMOISELLE LEROYER DE CHANTEPIE.
Paris, 24 avril 1862.

Je suis bien aise d’apprendre, par votre dernière lettre, que votre état s’améliore ; tâchez que cela dure. Votre intention de venir à Paris est excellente. Voilà bien longtemps que je vous prêche la distraction, les voyages. Quand espérez-vous mettre ce projet à exécution ? C’est le plus sensé que vous ayez jamais eu ; mais, puisque vous aimez la musique, ce grand soulagement des nerfs malades, je vous conseille de remettre à l’hiver prochain votre voyage à Paris. Vous trouverez alors de quoi vous satisfaire amplement.

J’ai enfin terminé, dimanche dernier, à sept heures du matin, mon roman de Salammbô. Les corrections et la copie me demanderont encore un mois et je reviendrai ici dans le milieu de septembre, pour faire paraître mon livre à la fin d’octobre. Mais je n’en puis plus. J’ai la fièvre tous les soirs et à peine si je peux tenir une plume. La fin a été lourde et difficile à venir.

Mme Sand, dont vous me parlez souvent, est à Paris, pour les répétitions d’un drame qu’elle a fait en collaboration avec Meurice[1]. Je n’ai pas encore eu le temps d’aller la voir ; ce sera pour la semaine prochaine, nous parlerons de vous.

  1. Les Beaux Messieurs de Bois-Doré.