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CORRESPONDANCE

Que pensez-vous de Camors ?

Ma mère est à Ouville, chez ma nièce Juliette ; j’ai passé trois jours chez mon autre nièce à Dieppe. J’attends la semaine prochaine des parents de Champagne, et vers le milieu d’octobre G. Sand. Je resterai ici jusqu’à la fin de février. Voilà tout ce que j’ai à vous dire, il me semble.

Je baise les deux côtés de votre charmant col, puisque vous ne m’abandonnez que ça ; vous avez pourtant de ravissantes paupières brunes qui… allons ! je deviens inconvenant !

Tout à vous.


868. À GEORGE SAND.
Croisset [fin septembre 1866][1].

Moi, un être mystérieux, chère maître, allons donc ! Je me trouve d’une platitude écœurante et je suis parfois bien ennuyé du bourgeois que j’ai sous la peau. Sainte-Beuve, entre nous, ne me connaît nullement, quoi qu’il dise. Je vous jure même (par le sourire de votre petite-fille) que je sais peu d’hommes moins « vicieux » que moi. J’ai beaucoup rêvé et très peu exécuté. Ce qui trompe les observateurs superficiels, c’est le désaccord qu’il y a entre mes sentiments et mes idées. Si vous voulez ma confession, je vous la ferai tout entière.

Le sens du grotesque m’a retenu sur la pente des désordres. Je maintiens que le cynisme con-

  1. Réponse à une lettre de George Sand, daté 2 septembre 1866 (Correspondance George Sand-Flaubert, p. 13).