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Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 5.djvu/264

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CORRESPONDANCE

La réaction de 48 a creusé un abîme entre les deux France.

Bouilhet m’a dit que vous aviez été, à un des derniers Magny, sérieusement indisposée, toute « femme en bois » que vous prétendez être.

Oh ! non, vous n’êtes pas en bois, cher bon grand cœur ! « Vieux troubadour aimé », il serait peut-être opportun de réhabiliter au théâtre Almanzor ? Je le vois avec sa toque, sa guitare et sa tunique abricot, engueulant, du haut d’un rocher, des boursiers en habit noir. Le discours pourrait être beau. Allons, bonne nuit ; je vous baise sur les deux joues tendrement.


884. À GEORGE SAND.
Croisset, nuit de samedi [22-23 décembre 1866 ?]

Tant mieux qu’on soit content à l’Odéon, chère maître.

Je m’attends à un re-Villemer et serai, bien entendu, à la première. C’est pour le mois d’avril, n’est-ce pas ? Au reste, peu importe : que je sois ici ou là-bas, j’irai.

Mlle Bosquet (l’auteur de la Normandie merveilleuse) a publié un roman intitulé : Une femme bien élevée. Il y a certainement là dedans quelque chose. Je me suis permis de lui conseiller de vous offrir un exemplaire. Quel style ! Si vous pouviez lui faire avoir un article par Mario Proth, ou quelqu’un de vos amis, vous feriez une bonne action.