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DE GUSTAVE FLAUBERT.

904. À SA NIÈCE CAROLINE.
[Paris, début de mars 1867].
Ma chère Caro,

Je me suis occupé de toi, relativement à Couture[1].

La conduite inqualifiable qu’il a tenue avec l’impératrice et ce que m’avait dit de lui, dernièrement, la Princesse m’ont engagé à prendre de plus amples informations. J’ai écrit à Mme Sand ; ce matin elle m’a envoyé une lettre que je te montrerai et d’où il résulte que tu aurais tort d’entrer en relations avec un pareil monsieur.

Je vais aujourd’hui me trouver avec des amis intimes d’Amaury Duval, que je connais d’ailleurs, et qui est un homme charmant. J’ai vu de lui des portraits au crayon, exquis ; je demanderai ce qu’il en coûterait.

Ta bonne maman t’aura, sans doute, raconté ma scène avec la baronne ; je te la narrerai plus au long. C’était beau de bêtise, je t’assure.

Quel est le fameux violoncelliste avec qui tu as si bien joué dimanche ?

Moi, dimanche prochain, j’entendrai pour la

  1. Thomas Couture, peintre auquel Mme Commanville voulait demander de faire son portrait. Il est question de ce projet dans une lettre de George Sand à Flaubert du 13 novembre 1866. Il est vraisemblable que, dès son arrivée à Paris, Flaubert s’était chargé à son tour de la commission de sa nièce. Mais la lettre de Sand qui dissuade celle-ci de s’adresser à un « pareil monsieur » n’a pas été retrouvée, non plus que celle de Flaubert à Sand. (Note de René Descharmes, édition Santandréa).