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CORRESPONDANCE

celet de cheveux, deux horreurs ! Mais en voici une autre, plus forte : « Achevait de donner à l’ensemble de la toilette de Mlle de Vardon UN CACHET puritain !!! » et ce n’est pas la seule fois que vous avez employé cette exécrable métaphore. Ma rage est indescriptible, J’ai besoin de souffler !

Votre jeune magistrat est très bien et très vrai, plus sympathique même que vous ne croyez. La lettre du père également est bonne. Mais je ne vois pas de différence de caractère entre Mme Lizel et Clémence.

On arrive à la proposition d’aller au bal masqué ; très bien ; et le lecteur s’attend à y suivre les personnages. Pas du tout, on le mène à la campagne, et on le fait assister aux amours de deux personnages épisodiques ! Il y a là-dedans des détails gentils (bien que votre Frédéric parle tantôt comme un artiste : « Quelle charmante courbe d’épaule » et tantôt comme un notaire : « Scellons ce pacte »). Où diable avez-vous rencontré des gens qui disent : « Scellons ce pacte » ? Puis nous revenons au bal (juste au moment où l’on s’intéresse à vos deux enfants) et ce bal ne tient pas plus de place que le passage précédent.

Pourquoi n’avez-vous pas fait une description à fond de ce bal, puisqu’il a une importance décisive sur Jacqueline ? Ce qu’elle ressentait est très bien analysé, mais le tableau, où est-il ? Et Mme Lizel, est-ce que la foule ne doit pas aussi l’agiter ? Il y avait là deux émotions différentes à peindre, sans compter celle du père Dherban qui devait aussi éprouver quelque chose, nonobstant la présence de sa pupille.

Puis voici une chose excellente : « Marianne,