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DE GUSTAVE FLAUBERT.

Mais voici un chef-d’œuvre découvert par moi dans les Mémoires de l’Académie de Saint-Quentin :

Un soir, attendu par Hortense,
Sur la pendule ayant les yeux fixés
Et sentant son cœur battre à mouvements pressés,
Le jeune Alfred séchait d’impatience.

Avec laquelle j’ai l’honneur d’être

Ton vieil oncle en baudruche qui t’aime.

1000. À LA PRINCESSE MATHILDE.
Samedi [octobre 1868].

Il y aura demain trois semaines que je vous ai quittée, Princesse, ce qui est bien long sans avoir de vos nouvelles ! Comment allez-vous ? La pluie va-t-elle bientôt vous chasser de votre cher Saint-Gratien. Et vos travaux de peinture ? et le buste ? etc. Je vous serais reconnaissant de m’écrire le plus longuement possible. Plus il y en a de vous, plus c’est bon !

Si vous ne savez présentement que lire et que vous aimiez les histoires dramatiques, procurez-vous le dernier roman de Maurice Sand, Miss Mary ; il vous amusera peut-être.

Je ne crois pas que la pièce[1] de sa mère fasse grand argent. Tout a été gâté par le bras factice du premier rôle.

  1. Cadio, drame joué par le ténor Roger, manchot à la suite d’un accident de chasse.