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Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 6.djvu/286

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CORRESPONDANCE

lons sur la flamme, pour que le feu sacré brûle toujours. Plus que jamais, je sens le besoin de vivre dans un monde à part, en haut d’une tour d’ivoire, bien au-dessus de la fange où barbote le commun des hommes. J’écris maintenant les plaintes d’Isis et je pense à vous ; ce n’est pas déchoir, il me semble ?

Qu’avez-vous décidé pour cet hiver ? Et cette petite visite à Croisset ? On n’y renonce pas, j’imagine ? Si vous tardez trop, j’irai vous rappeler votre promesse le mois prochain.

Je vous baise les deux mains, Princesse, et suis toujours, sous tous les régimes politiques, votre vieux fidèle.


1207. À GEORGE SAND.
Croisset, 8 septembre 1871.

Ah ! comme elles sont gentilles[1] ! Quels amours ! Quelles bonnes petites têtes sérieuses et douces ! Ma mère en a été tout attendrie et moi aussi. Cela s’appelle une attention délicate, chère maître, et je vous en remercie bien. J’envie Maurice : son existence n’est pas aride comme la mienne.

Nos deux lettres se sont croisées encore une fois. Cela prouve, sans doute, que nous sentons les mêmes choses en même temps et au même degré.

Pourquoi êtes-vous si triste ? L’humanité

  1. Les deux petites filles de George Sand, dont elle avait envoyé le portrait (voir lettre suivante).