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DE GUSTAVE FLAUBERT.

sent, il ne m’a rien accordé de toutes les requêtes semblables que je lui ai faites ; tant il est vrai que le Pouvoir abrutit les hommes. Car enfin quel intérêt a-t-il de décorer Fabre ? L’hypothèse touchant Hébrard me paraît juste. Mais non ! J’aime mieux croire que Fabre est décoré uniquement parce qu’il est médiocre. Notre Bayard a refusé la croix d’officier pour Renan. En revanche, Dumesnil (directeur du personnel à l’Instruction publique) est nommé commandeur ! Tout cela est idiot.

La semaine prochaine je me remets à écrire ; mais pour le quart d’heure je me sens éreinté par mes études sur la Politique. Jamais on n’a été plus bête qu’en 48 ! Cette époque est féconde ; mais on ne peut pas tout dire, hélas !

« Cent personnages » dans votre roman[1] ! Vous m’effrayez !

J’ai envoyé au sieur Guy la page qui concernait Lagier. Qu’elle s’arrange comme elle l’entendra.

N’êtes-vous pas profondément réjoui par l’histoire de la Vve Crémieux ? Quelle « gente vieille », et quels jeunes gens ! Quelle jolie société ! Voilà de ces histoires qui font du bien, qui rafraîchissent. Il y a des figures d’arrière-plan exquises : le Bavarois, etc., et l’orpi ! [?] Est-ce assez romantique !

J’ai reçu ce matin une lettre de M. Francolin, un des directeurs de la Réforme (pour me demander un ms., mais je n’en ai pas). Le connaissez-vous ? J’irai le voir au mois de 7bre. À cette

  1. Nana.