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Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 8.djvu/50

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CORRESPONDANCES

presque passé sous silence Hérodias. Quelques-uns même, comme Sarcey, ont eu la bonne foi de déclarer que c’était « trop fort pour eux ». Un monsieur, dans l’Union, trouve que Félicité c’est « Germinie Lacerteux au pays du cidre ! » Ingénieux rapprochement. Mes louangeurs ont été Drumont, dans la Liberté ; Banville (National) ; Fourcaud (Gaulois) ; Lapierre (Nouvelliste de Rouen) et avant tout Saint-Valry, dans la Patrie.

Plusieurs articles favorables doivent ou devaient paraître, mais tout a été arrêté par le Bayard des temps modernes. Je n’y pense plus et retourne à mes bonshommes qu’il faut avancer et finir.

La semaine dernière j’ai passé trois jours à Chenonceaux, chez Mme Pelouze, qui est une personne exquise et très littéraire (comme vous). On y apporte Ronsard à table, au milieu du dessert ! J’y ai lu Melænis, de notre pauvre Bouilhet. En le lisant, je songeais à lui et à vous, quand vous débitiez si bien le troisième chant dans le petit salon de la Muse. Comme c’est loin ! comme le torrent nous emporte ! Je m’accroche aux rives et vous baise les deux mains tendrement.

Écrivez-moi à Croisset, dites-moi comment vous allez, ce que vous lisez et tout ce qui vous passera par la tête. Je demande comme une grâce que vos épîtres soient longues, tenant surtout à la quantité, car de la qualité je n’en doute.