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CORRESPONDANCE

si je ne suis pas dérangé. Les affaires me semblent en bonne voie, et peut-être allons-nous bientôt sortir de notre gêne et de notre inquiétude.

Ce soir, j’ai dîné chez Mme Lapierre. Son mari m’a paru plein d’ardeur pour nous obliger. À la fin de la semaine, j’irai avec eux au Vaudreuil. Demain, j’attends ce bon Laporte à déjeuner. Il me ramènera Julio.

[…] Tantôt, sur l’Eunion, vue de Caudron, et celle d’une procession qui se traînait en psalmodiant le long du bord de l’eau.

Quelle chaleur ! on tombe sur les bottes. Ernest t’a-t-il raconté l’histoire du père Briant mordu par son âne ? Ils ont pendu l’âne pour le punir ; comme les Carthaginois crucifiaient les lions.

Je te plains, pauvre chat, d’être à Paris. On est si bien à Croisset ! Quelle paix ! et puis, plus de redingotes à mettre ! plus d’escalier à monter ! Mais la semaine prochaine je vais perdre encore trois ou quatre jours ! J’en enrage d’avance. Espérons que c’est la fin.

Là-dessus, bonne nuit, chère Caro. Je retourne à ma page. Serviteur !

Ta Nounou te bécote.


1679. À SA NIÈCE CAROLINE.
[Croisset.] Nuit de mercredi [6-7 juin 1877].
Ma chérie,

Je crois que l’air de Croisset te fera du bien et qu’il est temps pour ta santé de humer la cam-