Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 8.djvu/53

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
47
DE GUSTAVE FLAUBERT.

pagne. On est si tranquille ici ! Ça vous remet le système ! Et enfin j’y travaille ! Bouvard et Pécuchet sortent des limbes, de plus en plus.

Depuis deux jours, j’ai fait une excellente besogne. Dans de certains moments, ce livre m’éblouit par son immense portée. Qu’en adviendra-t-il ? Pourvu que je ne me trompe pas complètement et qu’au lieu d’être sublime il ne soit niais ? Je crois que non, cependant ! Quelque chose me dit que je suis dans le vrai ! Mais, c’est tout l’un ou tout l’autre. Je répète le mot : « Oh ! je les aurai connues, les affres de la littérature ! »

Clémence déploie une grande activité, et ma petite cuisinière est douce comme un mouton.

J’irai vendredi à Rouen, puisque ce jour-là je suis invité à dîner chez Mme Achille, avec « M. Tassel de La Londe (quelle noblesse !) et le Dr Avond avec madame, sans la moindre cérémonie ».

Qu’est-ce que les bourgeois entendent par « sans cérémonie » ? Eh bien, quand il y en aurait, est-ce que ça me fait peur ? […]

Je t’embrasse fort.

Vieux.


1680. À JEAN-BERNARD PASSÉRIEU.
[Juin 1877].
Mon cher Monsieur,

Il m’est impossible de vous envoyer ma photographie, parce que je n’ai jamais fait faire mon portrait.