Page:Flaubert - Notes de voyages, I.djvu/384

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comme ses roseaux et sortir d’une vallée étroite et profonde, où les rochers (les murs des deux côtés) étaient taillés à pic.

Nar-el-Kelb, le fleuve du chien. Pont très élevé, qui monte et descend ; dans la montagne, figures en bas-relief à même le rocher et dans des poses égyptiennes, mais de loin me semblent plus frustes. Jusqu’à Beyrout, au bord des flots, pataugeant dans le sable mouillé, et nous éclaboussant d’eau. Lutte d’équitation.

Nous tournons à gauche, nous marchons sur du sable rouge, la route bordée des deux côtés de grands roseaux. Nous passons sur un pont où nous étions déjà venus un matin que nous avions fait une promenade, nous rencontrons quelques femmes à cheval, un Turc dans son tartaravanne, qui suit son harem, des gens de la campagne, et à 9 heures du matin, nous sommes rentrés à Beyrout.

Rhodes, 4 octobre, vendredi, au Lazaret.

Pendant que nous étions occupés à retirer nos bottes, entre M. César Casatti qui, en qualité de compatriote, venait nous faire une visite. Nous retrouvons aussi ici le Dr Poyet, que nous n’avions fait qu’entrevoir au Carmel. — Balles de l’Hôtel Baptista : M. César Casatti, perruque brunâtre tenue par des lunettes, moustaches et pointe, habit, canne, un chapeau gris, touriste propre et bien tenu, d’un galbe aussi inepte que son patron ; le Dr Poyet (appelle la mer « l’onde amère »), gros, court, empâté, vif en paroles, profil mêlé de Germain et de Théophile Gautier, emploie des mots scientifiques dont il ignore la valeur, beau