gorge, en vociférant des injures. La foule se poussait, et ceux qui avaient la main sur lui le retenaient à grand’peine. Cependant il tâchait de leur dire à l’oreille :
— Je te donnerai tout ce que tu veux ! Je suis riche ! Sauve-moi !
Ils le tiraient ; si lourd qu’il fût, ses pieds ne touchaient plus la terre. On avait entraîné les Anciens. Sa terreur redoubla.
— Vous m’avez battu ! Je suis votre captif ! Je me rachète ! Écoutez-moi, mes amis !
Et porté par toutes ces épaules qui le serraient aux flancs, il répétait :
— Qu’allez-vous faire ? Que voulez-vous ? Je ne m’obstine pas, vous voyez bien ! J’ai toujours été bon !
Une croix gigantesque était dressée à la porte. Les Barbares hurlaient :
— Ici ! ici !
Il éleva la voix encore plus haut ; et, au nom de leurs dieux, il les somma de le mener au Schalischim, parce qu’il avait à lui confier une chose d’où leur salut dépendait.
Ils s’arrêtèrent, quelques-uns prétendant qu’il était sage d’appeler Mâtho. On partit à sa recherche.
Hannon tomba sur l’herbe ; et il voyait autour de lui encore d’autres croix, comme si le supplice dont il allait périr se fût d’avance multiplié ; il faisait des efforts pour se convaincre qu’il se trompait, qu’il n’y en avait qu’une seule, et même pour croire qu’il n’y en avait pas du tout. Enfin on le releva.
— Parle ! dit Mâtho.