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Page:Flaugergues - H. de Latouche, 1853.djvu/15

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détournées par de prompts secours, ces crises laissaient toujours quelque trace cruelle ; sa vue s’affaiblit, ses jambes ne le soutenaient qu’à peine ; il finit par tomber dans un état d’infirmité. Dans cette situation si pénible pour un homme d’imagination vive et doué de beaucoup d’activité, même physique, le malade était d’une sérénité, d’une douceur, d’une bonté d’âme incomparables. De son lit, qu’il avait fait placer devant une fenêtre, il aimait à voir se lever le soleil, et les rougeurs du soir enflammer ses vitres. On lui apportait les premières violettes d’avril, les premiers fruits des arbres de son petit verger ; il était ému des moindres attentions, reconnaissant des moindres soins. Ses pensées étaient graves, mais consolantes. Dans ses meilleurs moments, il dictait des vers qu’on s’empressait de recueillir. Ces feuillets baignés de larmes, conservés et publiés par la religion d’une amie, composent le recueil : Encore adieu !