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Page:Flaugergues - H. de Latouche, 1853.djvu/7

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A revu ce drapeau fêter ses derniers jours ;
Et tu me rends ma mère à mes regrets ravie.
Oui, je trouve une mère aux deux bouts de ma vie !
Si je savais un nom et plus tendre et plus doux,
Mon cœur, ange béni, le garderait pour vous !

Dans une âme aussi aimante, dans une imagination si vive, les scènes et les impressions de l’enfance devaient laisser de profondes traces. Ne se peut-il pas que là, dans ces brandes à la vague étendue,

Océans de verdure et de parfums sauvages,


ait commencé à naître, chez l’impressionnable enfant qui devait être un poète, cette disposition contemplative et mélancolique qui domine dans son caractère et dans ses œuvres ? Plus tard, sans doute, les amertumes inévitables de la vie, les aspirations vers l’idéale perfection, suivies de déceptions fréquentes, auront développé ces germes précoces, surexcité jusqu’à l’excès sa sensibilité native. Cette sensibi-