Page:Flavius Josephe - Leon Blum - Contre Apion, Leroux, Paris, 1902.djvu/103

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

législateurs qui le suivirent. 162 Car les uns [75] attribuent leurs lois à Zeus, les autres les ont fait remonter à Apollon et à son oracle de Delphes, soit qu’ils crussent cette histoire exacte, soit qu’ils espérassent ainsi se faire obéir plus facilement. 163 Mais qui institua les meilleures lois et qui trouva les prescriptions les plus justes sur la religion, on peut le savoir par la comparaison des lois elles-mêmes et voici le moment d’en parler.

164 Infinies sont les différences particulières des mœurs et des lois entre les hommes ; mais on peut les résumer ainsi : les uns ont confié à des monarchies, d’autres à des oligarchies, d’autres encore au peuple le pouvoir politique [76]. 165 Notre législateur n’a arrêté ses regards sur aucun de ces gouvernements ; il a — si l’on peut faire cette violence à la langue — institué le gouvernement théocratique [77], plaçant en Dieu le pouvoir et la force. 166 Il a persuadé à tous de tourner les yeux vers celui-ci comme vers la cause de tous les biens que possèdent tous les hommes en commun, et de tous ceux que les Juifs eux-mêmes ont obtenus par leurs prières dans les moments critiques. Rien ne peut échapper à sa connaissance, ni aucune de nos actions, ni aucune de nos pensées intimes. 167 Quant à Dieu lui-même, Moïse montra qu’il est unique, incréé, éternellement immuable, plus beau que toute forme mortelle, connaissable pour nous par sa puissance, mais inconnaissable en son essence. 168 Que cette conception de Dieu ait été celle des plus sages parmi les Grecs, qui s’inspirèrent des enseignements donnés pour la première fois par Moïse [78], je n’en dis rien pour le moment ; mais ils ont formellement attesté qu’elle est belle et convient à la nature comme à la grandeur divine ; car Pythagore, Anaxagore, Platon, les philosophes du Portique qui vinrent ensuite, tous, peu s’en faut,