Page:Flavius Josephe - Leon Blum - Contre Apion, Leroux, Paris, 1902.djvu/107

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de n’avoir point produit d’inventeurs dans les arts ni dans la pensée. En effet, les autres peuples trouvent honorable de n’être fidèles à aucune des coutumes de leurs pères ; ils décernent à ceux qui les transgressent avec le plus d’audace un certificat de profonde sagesse. 183 Nous, au contraire, nous pensons que la seule sagesse et la seule vertu est de ne commettre absolument aucune action, de n’avoir aucune pensée contraire aux lois instituées à l’origine. Ce qui paraîtrait prouver que la loi a été très bien établie ; car lorsqu’il n’en est pas ainsi, les tentatives pour redresser les lois démontrent qu’elles en ont besoin.


XXI

Apologie de la constitution théocratique.


184 Mais pour nous, qui avons reçu cette conviction que la loi, dès l’origine, a été instituée suivant la volonté de Dieu, ce serait même une impiété que de ne pas l’observer encore. El en effet, que pourrait-on y changer ? Que trouver de plus beau ? ou qu’y apporter de l’étranger qu’on juge meilleur ? 185 Changera-t-on l’ensemble de la constitution ? Mais peut-il y en avoir de plus belle et de plus juste que celle qui attribue à Dieu le gouvernement de tout l’État, qui charge les prêtres d’administrer au nom de tous les affaires les plus importantes et confie au grand prêtre à son tour la direction des autres prêtres ? 186 Et ces hommes, ce n’est point la supériorité de la richesse ou d’autres avantages accidentels qui les a fait placer dès l’origine par le législateur dans cette charge honorable ; mais tous ceux qui, avec lui, l’emportaient sur les autres par l’éloquence et la sagesse, il les chargea de célébrer principalement le culte divin. 187 Or, ce culte, c’était aussi la surveillance rigoureuse de la loi et des autres occupations. En effet, les prêtres reçurent pour mission de surveiller tous les citoyens, de juger les contestations et de châtier les condamnés [89].