Page:Flavius Josephe - Leon Blum - Contre Apion, Leroux, Paris, 1902.djvu/108

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XXII

Dieu dans la conception juive.


188 Peut-il exister une magistrature plus sainte que celle-là ? Peut-on honorer Dieu d’une façon plus convenable qu’en préparant tout le peuple à la piété et en confiant aux prêtres des fonctions choisies, de sorte que toute l’administration de l’État soit réglée comme une cérémonie religieuse ? 189 Car les pratiques en usage, chez d’autres, un petit nombre de jours, et qu’ils ont peine à observer, les mystères et les cérémonies, comme ils les appellent, c’est avec plaisir, avec une décision immuable que nous les observons toute notre vie. 190 Quelles sont donc les prescriptions et les défenses de notre loi ? Elles sont simples et connues. En tête vient ce qui concerne Dieu : Dieu, parlait et bienheureux, gouverne l’univers ; il se suffit à lui-même et suffit à tous les êtres ; il est le commencement, le milieu et la fin de toutes choses [90] ; il se manifeste par ses œuvres et ses bienfaits, et rien n’est plus apparent ; mais sa forme et sa grandeur sont pour nous inexprimables. 191 Car toute matière, si précieuse soit-elle, est vile pour imiter son image, et tout art perd ses moyens s’il cherche à la rendre ; nous ne voyons, nous n’imaginons aucun être semblable et il est impie de le représenter [91]. 192 Nous contemplons ses œuvres, la lumière [92], le ciel, la terre, le soleil et la lune, les fleuves et la mer, les animaux qui s’engendrent, les fruits qui croissent. Ces œuvres, Dieu