Page:Fleischmann - Le Roi de Rome et les femmes, 1910.djvu/101

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nature dont on aurait dû profiter, en le faisant renoncer, pendant deux ans, à une vie qui lui était funeste. On aurait dû aussi l’envoyer habiter des pays dont le climat était plus doux. Enfin, en ne négligeant rien, on aurait pu consolider une santé chancelante et un tempérament faible.

Il est probable qu’on serait parvenu à conserver cet aimable jeune homme ; mais, au lieu de cela, on traita légèrement une indisposition d’un caractère grave. Des gens mal intentionnés, entre autres un nommé Kutschera, aide de camp général de l’Empereur, prétendirent que le duc de Reichstadt était efféminé et manquait d’énergie, puisqu’il se laissait abattre si facilement. Ces propos lui étant revenus le blessèrent profondément. Dès ce moment il fit volontairement des imprudences pour prouver son courage. Il aimait la chasse et s’y livra d’une manière inconsidérée et par le plus mauvais temps. Les effets de ce régime furent prompts et terribles. Les accidents se multiplièrent, et bientôt on ne put plus avoir d’espoir fondé de lui conserver la vie. Je le vis alors plus souvent. Ma présence lui était agréable et lui causait des distractions utiles.

C’était à Schœnbrunn, dans la chambre même où j’avais vu souvent Napoléon, qu’il me recevait. Un jour il dormait et l’on me renvoya. On le lui dit plus tard, et il répondit : « Pourquoi ne