Page:Fleischmann - Le Roi de Rome et les femmes, 1910.djvu/102

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m’avez-vous pas réveillé ? C’est le seul homme dont la conversation m’amuse et m’intéresse. »

Une autre fois, au mois de juillet, peu de jours avant sa mort, je me rendis chez lui et l’on m’annonça. Il était horriblement faible et souffrant, il répondit : « Dites au maréchal que je dors ; je ne veux pas qu’il me voie dans ma misère. »

Il mourut le 22 juillet, anniversaire de la bataille de Salamanque, jour devenu ainsi doublement funeste pour moi.

Je terminerai cet article en essayant de faire le portrait de ce jeune prince, qui n’a fait qu’apparaître au monde.

Le duc de Reichstadt est un des plus remarquables exemples des caprices de la fortune. Né sur la marche du trône le plus élevé et le plus puissant, destiné, selon les apparences, à régner sur une multitude de peuples, son étoile, si brillante à son aurore, n’a jamais cessé de pâlir. Chaque jour, durant sa vie, a vu obscurcir son avenir, et enfin tout a fini pour lui à vingt et un ans, après avoir passé sa courte vie dans une situation fausse, remplie d’oppositions, de contradictions et de peines. Avec des apparences contraires, il reçut de la nature un corps faible. Une crue extraordinaire, qui tenait à une espèce de rachitisme, l’a beaucoup énervé. Plusieurs des