Page:Fleischmann - Le Roi de Rome et les femmes, 1910.djvu/123

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— Que faites-vous, madame ? cria-t-il.

Et la femme de lever la tête, cabrée :

— Qui me refusera de baiser la main du fils de mon souverain ?

Le duc, aussitôt, se dégagea, et, « sans mot dire », gagna l’appartement de d’Obenaus où on lui apprit le nom de la femme : Camerata.

Il ne parla point de l’aventure et sans doute eût-il continué à observer la règle de ce prudent silence, quand, quelques jours plus tard, le 24 novembre, dit Prokesch, le domestique du baron d’Obenaus lui remit une lettre arrivée chez son maître à l’adresse du duc. Elle était conçue en ces termes dépourvus d’ambiguïté :

AU DUC DE REICHSTADT
Vienne, le 17 novembre 1830.

Prince, je vous écris pour la troisième fois. Veuillez me faire savoir par un mot si vous avez reçu mes lettres et si vous voulez agir en archiduc autrichien ou en prince français. Dans le premier cas, donnez mes lettres. En me perdant, vous acquerrez probablement une position plus élevée, et cet acte de dévouement vous sera attribué à gloire. Mais si, au contraire, vous voulez profiter de mes avis, si vous agissez en homme, alors, prince, vous verrez combien les obstacles cèdent