Page:Fleischmann - Le Roi de Rome et les femmes, 1910.djvu/203

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une interprétation équivoque, et comment en serait-il autrement, puisqu’il n’y eut rien ? C’est la conclusion qui s’impose. Elle choque la sentimentalité populaire et légendaire, on le sait, mais qu’y faire ? L’aventure Camerata est incontestable, prouve la véracité des dires de Prokesch, et il en demeure des preuves écrites. Mais ici ? Prokesch, au cas où la liaison eût été réelle, l’aurait vraisemblablement passée sous silence. Pourquoi la nie-t-il ? Pourquoi conteste-t-il énergiquement tout rapport entre le duc et la danseuse ? « Le duc ne lui a jamais parlé », dit-il sans plus[1]. Pourquoi s’inscrirait-on en faux contre ce témoin qui, contrôlé, n’a point été surpris en flagrant délit d’inexactitude ? Et, au surplus, au nom de qui s’inscrire en faux contre lui ? Au nom de Charles Maurice, ce filou, et de Jules Janin, ce phraseur ? Eux qui, ni l’un ni l’autre, n’ont mis le pied au-delà des frontières de France ! Ce n’est point que publiquement que Prokesch a contesté le fait. Ayant appris que le cousin du duc, pour lors l’Empereur Napoléon III, désirait savoir la vérité sur ces relations, et la tenir de lui, Prokesch écrit, dans une lettre qui n’attendait rien de la publicité : « Je lui démontrerai la fausseté des prétendus

  1. Comte de Prokesch-Osten, Mes relations avec le duc de Reichstadt... ; déjà cit., p. 129.