Page:Fleischmann - Le Roi de Rome et les femmes, 1910.djvu/204

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rapports du duc avec Fanny Elssler[1]. » Mais, enfin, la danseuse elle-même a pu tirer vanité de la légende, s’en faire un titre de gloire, – et quelle femme de théâtre eût hésité à cueillir cet amoureux laurier ? Sans doute, Fanny, et nous l’avons déjà dit, n’a en rien démenti les fables des journaux. Elle a laissé imprimer tout vif ce roman sans protester publiquement. Craignait-elle d’y laisser des rames de papier et des grosses de plumes ? Cependant elle semble, dans le privé de ses relations, avoir dénié toute valeur au conte. Au bas d’une des lettres qu’elle adressa à Mme de Mirbel, la miniaturiste qui fit son portrait[2], M. de Mirbel a écrit : « Mademoiselle Fanny Elssler est une célèbre danseuse et une fort bonne personne dont madame de Mirbel vient de faire le portrait. Elle passe pour avoir charmé les dernières années du fils de Napoléon, mais elle assure qu’il n’en est rien ; on doit l’en croire[3]. » Non, on ne la croira pas et contre

  1. Lettres du comte de Prokesch-Osten (1849-1855) ; publiées par A. de Prokesch-Osten ; Vienne, 1896, in-8°, p. 456.
  2. Mme de Mirbel, de son nom de jeune fille, Lizinska Rue, née en 1796, mourut en 1849.
  3. Revue rétrospective, recueil de pièces intéressantes et de citations curieuses ; Paris, 1er février 1892, pp.130, 131. — La lettre au bas de laquelle figure cette note, est banale et d’un texte insignifiant.