Page:Fleischmann - Le Roi de Rome et les femmes, 1910.djvu/382

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de sa gloire, tremblants et vaincus cent fois par lui, ne pouvant briser sa noble épée, séduisirent quelques-uns de ses généraux : l’or de ces rois transforma en traîtres, ceux qui lui devaient tout. Bourmont et Raguse, entr’autres, furent ceux qui concoururent le plus à sa perte : leur remords et le sort fatal qui les poursuit, sont le châtiment anticipé dû à leur crime. Et quand nos malheureuses armées, dirigées par eux à contresens, succombèrent, l’Empereur et sa famille furent détrônés et bannis.|90}}
Ces insignes trahisons, bien plus que la perte du trône, navrèrent de douleur le héros d’Austerlitz ; aussi l’exprima-t-il sincèrement, lorsque sur le vaisseau qui le porta à Sainte-Hélène, commençant à perdre de vue la terre de France, il ôta son chapeau, et tournant ses regards vers le rivage français, il s’écria d’une voix émue : Ô France, ô ma patrie, reçois mes derniers adieux ; quelques traîtres de moins et tu serais encore la grande nation, la reine du monde.
Quelques années après, il expira dans les supplices inouïs que lui firent subir les sicaires anglais.
Alors, la branche aînée des Bourbons se crut tellement sûre de son maintien au trône, qu’elle se porta à tous les excès possibles dans la violation des lois ; mais les trois journées de juillet lui apprirent qu’on ne se joue pas impunément des lois et des libertés du peuple français.
{{taille|Sire, le ciel qui veille aux destinées de la France, a donné à cette grande nation, dans la personne de Votre Majesté, un gage assuré de son amour. Après les glorieuses journées de juillet, la France sans chef, livrée à elle-même, devenait en proie à la guerre civile. Divisée par la fureur des partis, sans aucuns préparatifs pour soutenir une guerre d’invasion, la France aurait été inévitablement